Tout neufs, mais faits pour ne pas durer.
Un objet est menacé par plusieurs types d’obsolescence :
Votre PC ramollit ? Une mise à jour de quelques composants suffira généralement à retrouver le niveau de performance dont vous avez besoin : changement de carte mère, ou de disque dur, ajout d’une barrette supplémentaire de mémoire vive (entre 30 et 50 € pour une barrette de 4 à 8 Go) permettent de redonner un coup de jeune à un ordinateur qui peine. Pas besoin de changer systématiquement l’écran, la tour et le clavier !
Une autre option : pensez aux systèmes d’exploitation libre et gratuits fondés sur Linux qui nécessitent moins de puissance pour fonctionner. Ils redonneront un coup de jeune à vos PC fatigués.
Avant d’acheter un produit sophistiqué (électroménager, photo…), informez-vous sur sa fiabilité. Consulter les forums d’échanges (ex : https://obsoprogram.forumgratuit.org) et les sites consacrés à cette question (ex. : www.produitsdurables.fr) peut vous éviter d’acheter un mixeur qui vous lâche au bout d’un an.
Se méfier par ailleurs des effets d’aubaine : les marques inconnues à prix cassé. Mieux vaut payer un peu plus cher un produit qui durera longtemps : parce qu’il est mieux conçu ou fabriqué, ou parce que son constructeur fournit des pièces détachées dans la durée.
Ne jetez pas systématiquement tous les produits alimentaires dont la date limite est dépassée car il faut bien distinguer :
Des applications telles que Too good to go vous renseignent par ailleurs sur les invendus dans les magasins de proximité. Une autre façon de réduire le gaspillage alimentaire tout en accédant à des produits alimentaires à des prix avantageux.
Crédits images : flickr – xeeliz / flickr – Hillary / flickr – Damien Clauzel / fickr – fred_v
L’américain Bernard London est identifié comme le créateur du concept d’obsolescence programmée. Dans son ouvrage « Ending the Depression Through Planned Obsolescence », il écrit ainsi en 1932 : « Partout les gens désobéissent à la loi de l’obsolescence. Ils utilisent leur vieille voiture, leurs vieux pneus, leurs vieux postes de radio et leurs vieux vêtements plus longtemps que les statisticiens ne l’avaient prévu. » Pour relancer l’économie, il propose de « programmer l’obsolescence du capital et la consommation des biens au moment même de leur production. » À voir ici plus en détail.
Dans la pratique, le premier exemple signalé d’obsolescence programmée date de 1924. Les principaux fabricants d’ampoules (General Electric, Osram, Philips, etc.) décidèrent de brider la durée de vie de leurs produits : les ampoules trop résistantes étaient écartées sur le banc d’essai. L’obsolescence programmée est née à cette époque, en même temps que la production en série. L’offre augmentant, les industriels cherchaient à faire suivre la demande…
Pour aller plus loin : www.halteobsolescence.org
En 1937, Wallace Carothers, de la société américaine Dupont de Nemours, déposait aux États-Unis le brevet du nylon. L’industrie du textile synthétique, notamment au travers du bas nylon, rencontra dès lors un succès retentissant. Plus résistant que les fibres naturelles, le nylon conférait au bas une grande longévité. Résultat, les ventes s’en trouvèrent affectées… Les ingénieurs de la firme supprimèrent les additifs protégeant le nylon des rayons ultraviolets du soleil, afin que les ventes reprennent.
Le documentaire Prêt à jeter, réalisé par Cosima Dannoritzer en 2010, révèle un autre exemple désormais célèbre d’obsolescence programmée. On y découvre le message d’erreur d’une imprimante Epson signalant un tampon d’encre saturé et bloquant. Surprise, une puce aurait en fait limité son fonctionnement à 18 000 impressions pour obliger l’utilisateur, découragé par le coût de la réparation, à la remplacer…
Cette stratégie a également été mise en œuvre pour les cartouches. En 2008, le site PC World révélait que plusieurs modèles d’imprimantes à jet d’encre se bloquaient pour faible niveau d’encre, alors que la cartouche en contenait encore parfois jusqu’à 45 %… (à lire sur greenit)
Une source d’inspiration pour sortir du modèle « extraire-produire-consommer-jeter » : l’économie circulaire. Elle consiste à « tirer la substantifique moelle de tous nos produits de consommation pour allonger leur durée de vie » (https://institut-economie-circulaire.fr/) en les réutilisant ou en recyclant leur matière. Les déchets des uns deviennent alors les matières premières des autres et les entreprises intègrent le devenir de leurs produits dans leurs choix techniques.
Au delà de boucles de recyclage, cette nouvelle approche économique invite aussi à explorer l’économie de la fonctionnalité : plutôt que la vente de produits, les entreprises en proposent l’usage, sur le mode de la location. Une offre déjà en place aux Pays-Bas pour de la moquette, des chaises, des équipements de lumière. En France, les initiatives se déploient, en particulier pour le matériel de bricolage proposé en location par exemple par des sites collaboratifs et de grandes enseignes.
Besoin de quelques assiettes, d’un bureau d’appoint, d’une nouvelle machine à laver ? Pensez également aux ressourceries et recycleries (par exemple le réseau Envie) présentes aujourd’hui dans de nombreux territoires.
Crédits images : flickr – EN NOIR & BLANC / flickr – rchappo2002 / flickr – Florent Lamoureux / flickr – Benoît GUILLOT
C’est la durée maximum constatée d’utilisation de nombreux téléviseurs écran LCD de marque Samsung. Une fois la garantie atteinte, impossible de les rallumer ! La faute à la surchauffe de leurs condensateurs. Un réparateur interviewé pour le magazine Cash investigations de France 2 explique qu’entre 5 et 10 cartes électroniques défectueuses de ces téléviseurs arrivent chaque jour chez lui. Et nous apprend que les condensateurs en question sont de très mauvaise qualité et placés juste à côté des radiateurs de la carte électronique…
Une étude de l’Ademe publiée en 2006 estime qu’un consommateur est généralement d’accord pour payer une réparation si son coût est inférieur à 33 % du prix de l’équipement neuf. Mais que seulement 10 % d’entre eux l’acceptent si la facture se situe entre 33 et 50 % du prix d’achat et personne si elle dépasse les 50 %.
C’est ce que vous coûtera la réparation de votre machine à pain, lorsqu’immanquablement le joint de l’axe de son pétrin sera usé. Ce joint n’étant pas disponible en pièce détachée, vous devrez changer la cuve entière.
Crédits images : flickr – Thomas Bresson / flickr – rmkoske / flickr – born2lovelife
Compétences travaillées
|
|
Sciences et technologie
|
les objets techniques / développer la curiosité, l’esprit critique et l’intérêt pour le progrès scientifique et technique / comprendre que le Développement Durable correspond aux générations actuelles et futures / les déchets : réduire, réutiliser, recycler. |
Géographie |
aborder la notion de pollution |
Français
|
enrichissement du lexique / maîtrise de la langue orale / justifier son point de vue / communiquer
|
Compétence IV du socle commun
|
développer le sens critique face à l’information et à son traitement.« L’apprentissage de l’argumentation passera par la justification des points de vue pour aboutir au raisonnement, étayer une idée, voire fonder une opinion. L’élève est amené à réfléchir, nommer les choses, argumenter, défendre sa position, s’interroger, douter, rechercher. Le maître est le garant des conditions de l’échange et de la conclusion des réflexions menées. »
|
Quand ont-ils été acheté ? Qu’est-il arrivé à leurs prédécesseurs, et à quel âge ? Durent-ils plus ou moins longtemps ?
Lexique
Obsolescence, condensateur, roulement, fiabilité, DLC : date limite de consommation, DLUO : date limite d’utilisation optimale
Elle engendre des enjeux environnementaux majeurs à l’échelle planétaire. L’accumulation des déchets, notamment les déchets d’équipements électriques et électroniques (DEEE), entraîne de graves pollutions et les ressources naturelles s’épuisent de plus en plus vite à l’échelle de la planète.
Comprendre à qui profite les différentes obsolescences (cf. Les bons gestes, Vous avez dit obsolescence ?).
(cf. Les bons gestes : Distinguer les dates limites)
Expression écrite / orale : Mettre en place des jeux de rôles permettant aux élèves de se mettre à la place des différents protagonistes. Écrire de nouveaux scénarios avec d’autres appareils, les mettre en scène.
La pollution : D’autres objets usuels contiennent des produits toxiques ou des métaux précieux et il est essentiel de les trier et de les recycler (les piles, les batteries, les cartouches d’encre, les ampoules, les aérosols, les appareils électriques comme les réfrigérateurs…).
Auteur : Françoise Henriet © Canopé académie de Besançon – mai 2014