Un vase découvre l’empreinte écologique des fleurs coupées.
Jetez un œil en faisant votre marché, vous y trouverez peut-être les bouquets de fleurs d’un horticulteur local. Certains proposent également la cueillette à la ferme. Plusieurs espèces sont cultivées en pleine terre : tournesol, reine-marguerite, dahlia, statice, rose d’Inde, muphlier, immortelle, zinia, pois de senteur, etc. En plus de soutenir une activité locale, vous éviterez les compositions standards des grandes chaînes.
Autre piste pour repérer fleuristes et horticulteurs proposant des produits locaux et respectueux de l’environnement, le site du Collectif de la fleur française (www.collectifdelafleurfrancaise.com). Une cartographie détaillée répertorie les membres de ce réseau qui « soutient la culture de fleurs françaises locales et de saison ».
Attention toutefois aux faux-amis : des fleurs locales cultivées sous serre chauffée n’auront pas d’intérêt énergétique…
Dès le printemps, composez vos propres bouquets à partir de fleurs sauvages (jonquilles, jacinthes, anémones, etc.), en prenant soin de ne pas en prélever trop, afin d’en retrouver l’année suivante. Les tiges et les branches rendront vos compositions originales : disposez des branches de saules dans un vase au printemps, il se couvrira en quelques jours d’un feuillage vert tendre ! Plus tard dans l’année, pensez aux fruits rouges du houx, aux épis de blé…
L’hortensia est une plante facile à cultiver et dont les fleurs se maintiennent plusieurs jours dans un vase. Idéal pour un bouquet d’été ! Pour vos prochains cadeaux ou pour décorer votre intérieur, plantez et semez des fleurs dans votre jardin. Un rosier ne vous offrira certes pas de fleurs à la Saint Valentin, mais le plaisir d’offrir n’en sera que plus grand.
Pour les plantations en pot, attention au terreau que vous achetez : il est souvent constitué de tourbe importée d’Europe de l’Est, dont l’extraction détruit les zones humides. Préférez donc les composts produits localement.
Pas d’idée cadeau ? On peut toujours offrir une orchidée… Mauvaise idée : les promos sur les fleurs et les plantes en pot, qui peuvent paraître plus « durables », cachent en fait un produit au lourd bilan énergétique. Cultivées intensivement, transportées sur de grandes distances et boostées pour la période de vente, ces plantes jetables se fanent généralement très vite et finissent à la poubelle. À éviter !
Crédits images : C. Chagnot / flickr – marie / flickr – vexin-gerbor / flickr – joyoflife
Pour répondre à la demande constante en fleurs coupées, totalement déconnectées des saisons, les producteurs les plus intensifs construisent des serres où sont strictement contrôlés l’ensemble des facteurs de production :
Le faible coût de la main d’œuvre dans les nouveaux pays producteurs de fleurs (Colombie, Kenya, Chine, etc.) permet aux multinationales de délocaliser leur production et de l’importer en avion. Roses, orchidées (sur la photo des Cymbidium) et autres fleurs coupées sont ainsi empaquetées à la main dans de longues boîtes, elles-mêmes disposées dans des emballages matelassées et plastifiées qui évitent les chocs mécaniques et thermiques pendant le transport terrestre et aérien.
En France, les grossistes et chaînes de magasins de fleurs et plantes fonctionnent à flux tendu : les fleurs ne restent pas plus de deux jours en stock dans les centrales d’achat, d’où elles sont livrées jusqu’à 6 fois par semaine.
Crédits images : flickr – sint-katelijne-waver / flickr – 34480553@N06
Premiers producteurs mondiaux et grand exportateur de fleurs coupées (vers la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, etc.), les Pays-Bas en sont aussi un importateur majeur. C’est pourquoi ils hébergent le plus grand marché mondial aux fleurs, à Aalsmeer où des dizaines de millions de végétaux sont vendues aux enchères par jour, au cadran ou en ligne. Roses, orchidées, tulipes, chrysanthèmes, avec une valeur annuelle de 4,3 milliards d’euros en 2023, le marché de la fleur coupée reste un pan majeur de l’économie des Pays Bas même si leur production a tendance à diminuer. La Hollande assure 61 % des exportations mondiales de végétaux d’ornement (en partie de la réexportation !). Face à une demande mondiale qui ne tarit pas, d’autres pays se sont imposés sur le marché tels que la Colombie (10 % des exportations), l’Équateur (9 %), l’Ethiopie et le Kenya (un peu plus de 5 % chacun). Nouveau venu, la Chine.
Quant aux clients, l’Allemagne est le premier importateur mondial (20 % du total mondial).
Sources : FranceAgriMer, Mordor Intelligence
Le déficit commercial français en végétaux d’ornement s’est établi en 2022 à 1 047 millions d’euros. Les végétaux d’extérieur contribuent à hauteur de 31 % aux importations de végétaux d’ornement, contre 28 % pour les fleurs coupées et 26 % pour les plantes d’intérieur. L’essentiel de nos échanges se fait avec le reste de l’Europe, les Pays-Bas restant de loin notre principal fournisseur (60 % de la valeur totale des achats).
Source : FranceAgriMer
Les roses de la Saint-Valentin, offertes en hiver, dissimulent une consommation énergétique bien peu romantique : qu’elles soient produites aux Pays-Bas dans des serres chauffées à 16-18 °C ou importées du Kenya, elles émettent selon les estimations un dégagement de CO2 allant de 670 g à 2,9 kg par fleur pour les premières et de 335 g à 500 g pour les secondes. Dans le pire des cas, l’achat d’un bouquet de 25 roses rejette donc autant de CO2 qu’un vol Paris-Londres en avion.
De plus, le succès des nouveaux pays exportateurs de fleurs (Colombie, Equateur, Chine, etc.) se fait au détriment de la santé des travailleurs agricoles et de leur rémunération, tandis que les résidus de pesticides sur les fleurs font courir des risques aux fleuristes. C’est pourquoi des initiatives de labellisation environnementales et sociales se développent : Fair Flowers Fair plants, MPS, Max Havelaar, Collectif de la fleur française, etc.
A la Saint-Valentin, préférez les espèces qui poussent à cette époque de l’année en France : mimosa, tulipes, jacinthes. Renseignez-vous auprès des horticulteurs près de chez vous !
Crédits images : Flickr – Arien Holden / Flickr – gelinh / Flickr – xiu*5
Compétences travaillées | |
Sciences et technologie | familiariser les élèves à une approche sensible de la nature, les êtres vivants dans leur environnement |
Mathématiques | résolution de tâches complexes (nécessite des recherches importantes sur le net) |
Géographie | la France dans le monde, notion de pollution, produire en France et importer des produits… |
Français | enrichissement du lexique / maîtrise de la langue orale / justifier son point de vue / communiquer |
Compétence IV du socle commun : | développer le sens critique face à l’information et à son traitement |
Rechercher et lister les fleurs ou plantes poussant naturellement à chaque saison et comparer cette liste à ce que l’on trouve chez le fleuriste.
Lexique
Humidificateur, chauffage, lumières, produire bio, produits de saison.
Importer des fleurs ça pollue aussi l’eau et les sols : pourquoi ?
Enquêter sur l’impact écologique sur la faune et la flore de l’utilisation des pesticides et engrais chimiques dans la culture intensive. Quelles sont les solutions alternatives ? Agriculture bio, raisonnée, etc.
Et cultiver en France sous serres ça pollue autant?
Après débat, échange de points de vue, et en tenant compte de ce qu’ils ont vu dans le film, les élèves émettent des hypothèses afin d’essayer de comprendre pourquoi le bilan carbone des roses africaines est 5 fois meilleur que les fleurs française…
Ils pourront créer un questionnaire destiné à un producteur des roses dans le sud-est de la France, à un producteur de tulipe dans la Loire … afin de les tester.
Cultiver un jardin à l’école : association de plantes amies, cycle de vie de la plante, biodiversité…
Auteur : Isabelle Mathiot © CRDP de l’académie de Besançon – juin 2013
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